Rappel de quelques principes sur le rôle et la posture du professeur des écoles élémentaires par le Ministère de l’Education Nationale

Note d’appui aux professeurs des écoles du 2 novembre 2020.

" L’École accueille des enfants dont l’identité, la personnalité, l’autonomie, notamment en ce qui concerne les convictions personnelles en matière religieuse et politique, sont en cours de construction. Sur ces deux plans, comme sur d’autres, les enfants restent très largement tributaires de l’influence de leur famille, de leur milieu social et culturel. Le rôle de l’École est de leur offrir un espace dans lequel ils vont apprendre à construire une pensée autonome.
En classe, les jeunes élèves expriment souvent leur point de vue sous la forme du préjugé ou de la croyance. Relever et traiter les objections, de quelque nature qu’elles soient, relève de la pédagogie ordinaire. Les enseignants doivent répondre aux objections des élèves qui contestent le contenu d’un enseignement qui leur est donné, même lorsque celles-ci ont un fondement religieux. Sans avoir à comparer les discours scientifiques et religieux, il est tout à fait possible de déconstruire l’argument d’un élève quand il est contraire à la science et à la raison, en respectant la liberté d’expression de tous, sans intolérance ni violence, et en préservant la liberté de conscience de chacun.
En particulier, il ne peut y avoir de remise en cause des convictions religieuses des élèves comme de leurs parents. Ces convictions religieuses ne doivent pas davantage faire l’objet de pressions d’un élève sur un autre, ou de parents d’élève sur l’institution.
Si on ne peut exiger des élèves qu’ils soient d’emblée dans le savoir qu’ils sont censés acquérir, il revient aux professeurs de montrer que les savoirs enseignés sont le fruit de la démarche scientifique et de souligner la distinction entre savoir, opinion ou croyance qui sont respectables, mais chacun dans son registre.

Dans une classe, le dialogue qui s’engage entre le professeur et ses élèves repose sur :

• une attitude de bienveillance, qui suppose la reconnaissance, l’acceptation et le respect de l’autre, ainsi que l’absence de toute forme de stigmatisation ;
• la capacité de discernement, qui implique de replacer la situation dans son contexte ;
• la volonté de maintenir un lien de confiance mutuelle, qui implique la prise en compte d’informations de part et d’autre ;
• la reconnaissance de l’autorité du professeur d’école que lui confèrent son expérience et son savoir.
  Le dialogue s’établit en prenant le temps d’installer l’échange, dans l’assurance de pouvoir être compris. C’est en faisant vivre ce dialogue que l’on fait vivre en actes l’idée de République et de démocratie.

Il convient de ne pas faire de la classe un lieu de débat sur la question de la vérité de la croyance religieuse, qui ne relève pas des missions de l’École laïque.
Ce qui peut être cru appartient à la liberté de conscience, de croyance de chacun ; ce qui peut être su relève de l’enseignement de faits scientifiques ou historiques.
À cet égard, le cadre de l’institution doit être rigoureux, ferme et juste.
La loi doit être la même pour tous, sans jamais être aléatoire, car c’est la seule façon que tous soient respectés.
Le professeur doit aussi faire comprendre aux élèves qu’il existe des limites à la plupart des libertés dans une démocratie, y compris à la liberté d’expression, et que ces limites, définies uniquement par la loi, garantissent la possibilité de vivre ensemble dans une société."

Eduscol : Définition de la liberté d’expression pour le 1er degré

"Dans notre République, être libre, c’est avoir le droit de dire ce que l’on pense, de dire qu’ on n’est pas d’accord, le droit de dessiner, de chanter.
Tout cela fait partie de ce que nous appelons la liberté d’expression qui est une de nos libertés les plus importantes.
La liberté d’expression signifie aussi que personne n’a le droit de forcer les autres à penser comme lui, à faire comme lui ou à dire la même chose que lui.
La liberté d’expression n’est pas sans limites : on a le droit de discuter des idées des autres ou d’en rire ; on n’a pas le droit de faire du mal à quelqu’un en disant par exemple des mensonges sur lui.
Ces limites sont fixées par la loi. Elle définit les mêmes règles pour tous."
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Eduscol : Définition de la laïcité pour le 1er degré

"En France, ce qui protège nos libertés, c’est la laïcité.
Grâce à elle, aucune religion n’est au-dessus des lois.
La laïcité, cela veut dire que chacun est libre de croire ou de ne pas croire, de choisir sa religion, sans influencer les autres et sans être influencé par eux. Ce choix appartient à chacun d’entre nous.
C’est pour cela que vos maîtres et vos maîtresses ne vous diront jamais s’ils ont une religion ou pas. C’est aussi pour cela que vous n’avez pas le droit de porter des signes religieux ostensibles, c’est-à-dire qui se voient beaucoup."
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